Simone Weil définissait le malheur comme « la vérité de notre condition ». Cette dernière est une combinaison de trois éléments : la douleur, la détresse et la dégradation sociale. En lien avec les archives de l’INA, cette installation propose de questionner la place de cette émotion dans notre condition humaine, mais aussi d’interroger l’importance du numérique dans la conservation de cette détresse. Déséquilibré, debout sur les débris, face à une dure réalité, l’installation rend tangible notre condition par l’expérimentation de la détresse. Un contraste s’opère entre les fondations du propos et la fragilité de l’installation qui oscille au grès du vent. Cette instabilité entre en résonance avec la notion d’un monde constamment en mouvement. L’ensemble est visible sur un écran dont les dimensions sont proches de celles d’un téléphone portable, outil avec lequel nous fabriquons, échangeons et enregistrons nos données numériques. L’interface avec laquelle nous interagissons est codée en *Bash (code primaire) et rappelle les notions de fondation. Cette dernière nous interroge sur le consentement d’observer cette détresse. Nous sommes alors responsable de ce que nous observons ce qui nous place dans une possible volonté de réagir.
Direction artistique et conceptuelle Frécaut-Deuscht Elric,
Réalisation du codage et de l’interface numérique Frécaut-Deuscht Loïc,
Archives INA Strasbourg